Assembler les morceaux : le Mandala

J’ai traduit un nouvel exercice du journal créatif. Il fait partie de la deuxième série d’exercices intitulés : « qui je suis »  issus du livre de Lucia Capacchione : The Creative Journal: The Art of Finding Yourself. Avant de commencer, je vous rappelle quelques conseils de base dans cet article (suivre le lien).

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Imaginez-vous au centre de la page blanche du journal qui se trouve devant vous. Fermez les yeux et représentez-vous installé là, regardant le monde depuis votre place au centre de la page. Puis pensez à toutes les qualités que vous possédez. Méditez dessus. Observez-les en esprit. Après avoir laissé ces pensées et images diverses traverser votre esprit, rouvrez les yeux.


Tout d’abord, faites un point au centre de la page. Puis dessinez une bordure autour de la page pour figurer un cadre à votre dessin. Il peut avoir n’importe quelle forme : cercle, carré, hexagone (figure à six côtés), octogone (huit côtés).


A présent, retournez au point central et concentrez votre attention à cet endroit. Dites :

« Ceci est mon centre. »

Puis dessinez une image ou un symbole dans cet espace central qui représente votre noyau intérieur unique. Ensuite laissez images, couleurs et lignes se déployer vers l’extérieur, émanant du votre dessin central. Laissez cela évoluer en une totale expression graphique de vos nombreux aspects formant un tout, une unité.



Utilisations : Le mot mandala signifie cercle en Sanskrit. Le mandala, un motif qui rayonne depuis un centre, est ancien et universel, il apparait dans l’art, l’architecture et les danses des cultures  du monde entier. Il s’agit du « cercle magique » et il possède souvent un symbolisme rituel, religieux comme c’est le cas pour les vitraux en rosage des églises du moyen-âge. Ici, il a pour but la méditation par le dessin afin de centrer et intégrer le Soi. Dans les moments de confusion ou de stress, c’est un moyen de « reprendre ou rassembler ses esprits » ou encore « de se ressaisir ».

Lorsque vous créez un mandala, vous pouvez atteindre les niveaux profonds de votre Soi. Cela peut se faire de façon répétée en tant que partie du processus continu d’intégration. Il s’agit d’un outil permettant de développer le centrage par l’expression sous forme d’art graphique.

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Exercices du journal créatif : qui vous êtes

Je compile ici mes traductions de la seconde série d’exercices que propose Lucia Capacchione dans son livre : the creative journal, the art of finding yourself. Comme je l’ai déjà dit dans un autre article, je ne traduirai pas tout le livre selon le souhait de l’auteur.

  1. Auto-portrait
  2. Qu’est-ce qu’un nom ?
  3. Je crois, 1ère partie
  4. Je crois, 2ème partie
  5. Auto-inventaire
  6. Mon Soi créatif
  7. Les parts de moi-même
  8. Assembler les morceaux : le mandala

Mandala : Ishtar, reine du ciel

mandala_ishtar_by_libelluneMandala Ishtar, Reine du Ciel. Aquarelle & crayons de couleur. Dimensions 15 cm de Ø. Sur papier Lana.

J’avais envie de me remettre à peindre des mandalas et comme par hasard, en sortant l’un de mes blocs de papier aquarelle, j’ai retrouvé un dessin qui ne demandait plus qu’à passer à la couleur. Je ne sais pas trop quoi penser du résultat et c’est peut-être ce que j’ai à apprendre ces temps-ci : me concentrer sur le processus sans me focaliser sur le résultat. C’est paradoxal parce que je ne suis pas attachée à mes peintures. Je n’ai aucun problème à m’en séparer, c’est le processus créatif qui m’intéresse. Alors, je ne devrais pas me poser la question du résultat, même si dans l’absolu je désire améliorer mon regard…

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Mandala, l’autel et le temple

Je ne résiste pas à l’envie de partager un bout de ma lecture du moment :

« D’après Carl Gustav Jung, le mandala est une représentation de la psyché, dont l’essence nous est inconnue : les formes rondes symbolisent en général l’intégrité naturelle, alors que les formes quadrangulaires représentent la prise de conscience de cette intégralité. Pour la tradition hindoue, le mandala, symbole de l’espace sacré central, autel et temple, est à la fois une image du monde et représentation du pouvoir divin. Une image capable de conduire celui qui la contemple à l’illumination … Selon cette conception, je me suis proposé d’ordonner le Tarot comme si je construisais un temple. Dans toutes les traditions, le temple résume la création de l’univers, vu comme l’unité divine qui a explosé en fragments. »

A. Jodorowsky, la Voie du Tarot.

J’ai très envie de me replonger dans la création de mandala, peut-être pas sous la forme d’aquarelle mais de « tableau feutré ». A vrai dire, j’ai déjà commencé (voir photo).

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Mandala poilu

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J’ai commencé à utiliser le métier à tisser circulaire dont j’ai parlé dans cet article. J’ai employé des fils que j’ai teint et filé moi-même. Le rendu est particulier car je voulais un tissage très texturé, je pense que j’aurai pu me lâcher davantage, avec des perles, sequins et bouts de tissu. Cependant, la prochaine fois, j’aimerai tisser quelque chose de plus sage. En tous cas, je me suis beaucoup amusée et, une chose est sûre, j’en referai régulièrement car j’ai quelques idées derrière la tête :)

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Déesse cornue

Femme sauvage. Aquarelle et crayons de couleur.

Cette aquarelle date de l’an dernier. Elle est l’illustration d’une méditation écrite par Eleane. Pour être plus précise, il s’agit d’un mandala, support visuel de cette méditation. Il  devait faire partie d’un plus grand projet, aujourd’hui en suspens.

Le Mandala de Lilith

Mandala de Lilith, Hiérodule d’Inanna / Ishtar. (Réservé). Aquarelle, encre dorée et crayons de couleur sur papier Sennelier.

Cette peinture mériterait d’être prise en photo afin de rendre l’or du cercle et des ailes. En attendant d’acquérir un nouvel appareil photo, voici une version scannée. Cliquez sur le lien, sous l’image, pour visionner un plus grand format.

C’est la mystérieuse Lilith qui est née sous mon crayon alors que je souhaitais dessiner une fois de plus Ishtar. Mais entre ces deux divines beautés, il existe un lien étroit. Lilith, qui es-tu ? Démone, Hiérodule ou Déesse ? Tout cela à la fois.

Des textes sumériens et assyriens témoignent de ce lien (cf. S. H. Langdon, in Tammuz and Ishtar). Lilitû est l’hiérodule d’Inanna-Ishtar. En d’autres mots, elle est sa grande-prêtresse et prostituée sacrée.

D’autres textes néo-assyriens, cette fois, décrivent des rituels à Ishtar où il est nécessaire de manger une grenade et boire son jus. Il s’agit plus exactement de sortilèges amoureux (voir KAR 61.8-10 et KAR 69.4-5*). La grenade, symbole de force sexuelle, est l’un des attributs d’Ishtar.

* Ebeling, Erich. Keilschrifttexte aus Assur religiösen Inhalts. 2 Vols. Ausgrabungen der Deutschen Orient-Gesellschaft in Assur, 2. Wissenschaftliche Veröffentlichungen der Deutschen Orient-Gesellschaft, 28, 34. Leipzig : Hinrichs 1919-23.

L’arc-en-ciel dans les mandalas

« Seins primordiaux ». Encres aquarelle et néocolor II.

Cela fait quelques mois que je pensais partager ce texte. Il est extrait du livre de Suzanne F. Fincher, La voie du mandala, aux éditions Dangles. Voilà qui est fait. Bonne lecture !

L’arc-en-ciel est un éblouissant déploiement naturel de couleurs. Il chatoie dans un ciel chargé de nuages noirs après l’orage. La silencieuse beauté de l’arc-en-ciel, après l’épisode dramatique de l’orage, des éclairs et de la pluie, est un spectacle stimulant. Il signale le retour du soleil.

L’arc-en-ciel est un symbole du lien spécial qui unit les dieux et les hommes depuis la nuit des temps. Dans l’histoire biblique de Noé et de l’Arche, l’arc-en-ciel fut accordé comme un gage de la promesse divine de ne plus jamais envoyer les eaux du Déluge pour détruire l’humanité. Les Grecs appelaient la déesse de l’arc-en-ciel Iris. Elle était la messagère des dieux et assurait la liaison entre les dieux et les mortels.

Dans l’opéra mythique de Wagner, l’Or du Rhin, l’arc-en-ciel sert de pont entre la Terre et le Walhalla, la forteresse céleste des dieux germaniques.

L’arc-en-ciel comporte sept couleurs : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet, lesquelles sont parfois remplacées par des objets ou qualités mystiques. Les sept planètes de l’antique astronomie, les dieux qui leur sont associés et les sept jours de la semaine consacrés à ces dieux, ont tous reçu une couleur. Lorsqu’on examine attentivement les cheveux, la peau et autre matière organique dans la lumière du soleil, l’on peut y voir refléter les couleurs de l’arc-en-ciel. Certains Anciens en ont déduit qu’il était à la base de toutes choses.

Les contes disent qu’à l’extrémité de l’arc-en-ciel se trouve un trésor. Mais comme l’expérience nous l’enseigne, on ne peut y parvenir par des moyens ordinaires. La quête de l’or de l’arc-en-ciel est assimilable à la quête du Graal ou à la recherche de la pierre philosophale par les alchimistes. Comme le Graal et les trésors des alchimistes, il est le symbole de qui a une très grande valeur, mais qui ne peut être découvert par des moyens habituels.

Du fait sans doute de son association avec la pluie vivifiante, l’arc-en-ciel est un symbole de fertilité. Sa forme d' »arc » évoque la matrice cosmique (Kellogg). Partant, il représente l’union sacrée des principes masculin et féminin, les parents archétypaux. Nous trouvons ce symbolisme dans le mythe de la création que se transmettent les aborigènes australiens, pour qui le Serpent-Arc-en-Ciel créa le monde et engendra tous les hommes (Walker). Les tribus indiennes du Sud-Ouest américain considèrent le dieu de l’arc-en-ciel comme un gardien bienveillant et un dispensateur de bonne médecine.

Jung a découvert que les alchimistes considéraient les couleurs de l’arc-en-ciel comme un symbole du paon. (L’or que recherchaient les alchimistes était censé venir des œufs du paon.) Ces dernières marquaient un passage important dans l’œuvre alchimique, puisqu’elles présageaient l’apparition de l’or. D’après Jung, le langage des alchimistes est métaphorique et décrit la transformation qu’il faut subir pour devenir son véritable soi. Il suggère que l’apparition des couleurs de l’arc-en-ciel dans les mandalas a un rapport avec l’intégrité, le but même du processus d’individuation.

Joan Kellogg parle de mandalas aux couleurs éblouissantes (comportant les sept couleurs de l’arc-en-ciel) qui révèlent une expérience qu’elle qualifie d’arc-en-ciel et qui, selon elle, correspond à une renaissance de la personne à la suite d’une profonde réorganisation de sa psyché. Les mandalas de l’expérience « arc-en-ciel », dit-elle, sont caractérisés par « l’utilisation de nombreuses couleurs dans une structure fragmentée, éclatée », et l’expérience peut être « considérée comme le premier stade d’un processus consistant à réaliser une nouvelle intégration, où l’ancien soi doit nécessairement être désintégré ». Joan Kellogg pense que ce type de mandalas indique des conflits œdipiens et suggère les moyens à employer pour les résoudre. Quand vous produisez un tel mandala, peut-être exprimez-vous un besoin de plus de soutien affectif de la part de vos amis et proches, en sorte de pouvoir garder les pieds sur terre.

Les arcs-en-ciel, dans vos mandalas, expriment peut-être votre joie de sortir enfin d’une sombre période. Peut-être aussi certaines blessures de votre enfant intérieur peut être la manière dont s’y prend votre psyché pour libérer les puissantes énergies de guérison.