Guides & Gardiens spirituels : concevoir des poupées-esprits, intentions & guérison

"Esprit Gardien". Détail de mon journal d'artiste. (© 2012 Libellune)

Voici un extrait d’un de mes livres préférés sur le sujet de l’Art, du spirituel et de la guérison. The Soul’s Palette, drawing on art’s transformative powers for health and well-being, par Cathy A. Malchiodi. Éditions Shambhala. Lecture que je vous recommande si vous lisez l’anglais. Le style est clair, simple, ce livre est facile à lire. Traduction et adaptation Libellune.

RECONNAITRE LA VOIX DE VOTRE ESPRIT

J’ai constaté qu’il existait plusieurs moyens précis pour me rapprocher du spirituel dans ma propre vie. Certains d’entre eux ont apaisé mon esprit, tandis que d’autres ont cultivé compassion et bonté envers les autres et moi-même. Parfois, les images d’art sont devenues des prières, des intentions spirituelles conçues pour des personnes en particulier, des groupes ou des communautés.

GUIDES ET GARDIENS SPIRITUELS

Enfant, j’ai grandi en apprenant que les anges gardiens veillaient sur moi, sur le chemin de la maison et de l’école, dans la cour de récréation, ou lorsque j’avais la rougeole. J’ai le net souvenir d’une affiche holographique, accrochée au mur de ma chambre quand j’étais encore une très jeune enfant. Elle représentait un ange gardien planant au-dessus de deux enfants qui traversaient un pont dangereux. Ma marraine, qui m’avait donné l’affiche, me racontait de nombreuses histoires sur la façon dont ces êtres invisibles nous protégeaient du mal et comment chacun d’entre nous en avait au moins dont la mission personnelle est de veiller sur notre vie quotidienne. Une grande part du sentiment de sécurité que j’éprouvais, enfant, dans une famille pauvre, venait de ma croyance selon laquelle on veillait toujours sur moi, et ce, au-delà des frontières visibles mais vivement présente dans mon imagination. L’image d’un gardien angélique fut l’un de mes premiers contacts avec le divin, à la fois à l’intérieur de moi et à l’extérieur.

Adulte, j’ai senti la présence réelle d’un gardien. Lorsque j’ai vécu des moments difficiles émotionnellement, j’ai trouvé ma défunte grand-mère italienne et mon défunt cousin qui était mon camarade de jeu lorsque nous étions enfants. Parfois, je ressentais le besoin d’avoir une conversation avec ces gardiens, d’autres fois, leur seule présence suffisait à me soutenir.

Dans un moment de grand désespoir, ma grand-mère italienne, que je n’avais jamais connu, me berça dans ses bras, une nuit, tandis que j’étais en train de m’endormir. C’était la paix dont j’avais désespérément besoin à ce moment-là et sa présence fut l’une des quelques expériences qui purent me donner le calme qu’il me fallait. J’imagine mon cousin comme mon véritable ange gardien, qui fut présent lorsque je traversais la sombre nuit de l’âme.

Que vous nommiez ces rencontres : voix intérieures, visions, ou visitation d’un cher disparu, ce qui importe, c’est la façon dont ces expériences sensorielles touchent et nourrissent l’esprit dans les moments de désarroi, de douleur ou de souffrance. Pour moi, ce sont les images qui me connectent au sacré et qui sont présentes pour m’aider à expérimenter mon propre esprit de manières nouvelles et fertiles. Elles m’aident à dépasser la douleur et la souffrance et à cultiver une relation authentique avec le divin à l’intérieur de moi et des autres.

J’ai parfois créé mes propres gardiens pour m’aider dans une ou deux tâches éprouvantes. Au cours des mois qui ont suivi ma décision de quitter mon poste à la faculté, j’ai traversé une période où je me suis sentie seule et incertaine de ma décision de quitter le milieu universitaire pour travailler en tant que thérapeute. Je voulais être guidée et soutenue pendant cette transition vers une carrière qui restait encore à définir. J’ai passé plusieurs semaines à construire une série de petits gardiens à l’aide de petits morceaux de balsa et d’objets trouvés. Pour les créer, je me suis basée sur le concept des « poupées esprits », des sculptures Amérindiennes représentant les gardiens qui habitent les forêts, les montagnes et les rivières. Souvent conçues à partir de matériaux recyclés, les poupées peuvent être parée d’herbes guérisseuses telles que le foin d’odeur (ndlt : Hierochloe odorata), la sauge (ndlt : blanche probablement) ou la lavande. Leur intention est d’apporter pouvoir et paix, de garder et de protéger, mais elles incarnent aussi notre propre intuition et sagesse, et nous aident à suivre nos rêves, en particulier ceux qui nécessitent un voyage difficile.

Essayez de concevoir une image de votre gardien, un gardien que vous avez déjà rencontré ou bien que vous avez imaginé. Créez-le selon la tradition des poupées-esprits, en utilisant du tissu recyclé, des bouts de papier, ou des objets naturels comme des plumes, des brindilles, des cosses ou des petits coquillages. Commencez par l’armature, la structure de la poupée ; cela peut être un morceau de bois, une branche d’arbre, le fil de fer d’un cintre ou une pince à linge en bois à l’ancienne.

Soyez spontané et libre dans la façon dont vous fabriquez et embellissez votre gardien. Vous pouvez lui construire une simple plate-forme ou une boite, dans du carton ou du bois, afin de lui donner une maison et le conserver précieusement.

Placez votre représentation, là, où vous pourrez la voir tous les jours. Vous pouvez la mettre en face de votre lit, comme dans la tradition des poupées-tracas guatémaltèques, ou à un endroit en évidence dans votre atelier. Une amie place sa figure gardienne au-dessus de sa porte d’entrée pour bénir et protéger tout ceux qui entrent dans sa maison. Gardez à l’esprit que votre poupée-esprit est l’incarnation de votre intention. Celle d’apporter sentiments bienveillants, soutien et plénitude spirituelle dans votre vie ainsi que celles des membres de votre famille et de vos amis.

Figures gardiennes par Cathy A. Malchiodi ©

Relaxation et Créativité

Aujourd’hui, j’ai envie de partager sur ce blog un peu de mes lectures. Il s’agit d’un livre de Cathy A. Malchiodi, Art Therapy Sourcebook, que j’ai lu cet été et qui a confirmé mes supputations au sujet du pouvoir de l’Art à guérir l’âme, et sur sa nécessité magique. Voici la traduction d’un exercice simplissime de relaxation, très semblable à une séance basique de sophrologie. Pour l’avoir éprouvé de nombreuses fois, l’exercice est en effet redoutablement efficace.

Relaxation et Créativité

La créativité provient de nombreuses sources intérieures et est encouragée par de nombreux facteurs qui se trouvent dans notre entourage. Extérieurement, nous pouvons avoir besoin d’un environnement pour faire de l’Art, de matériaux, d’un sentiment de sécurité et d’un climat favorable. Intérieurement, la créativité peut venir d’un enthousiasme, d’une exaltation, et d’une inspiration, et d’autres fois, elle provient d’endroits paisibles et plus profonds à l’intérieur de nous-même. La solitude, l’inactivité et la rêverie sont tous des états qui encouragent la créativité. Ce sont toutes les fois où nous sommes dans un état de conscience relaxé, toutes les fois où la créativité peut s’écouler naturellement, lorsque notre esprit est davantage réceptif aux images.

Shaun McNiff, dans son livre, Trust the Process, remarque que les artistes sont capables de laisser leur travail de côté et de se détendre de manière à faire de nouvelles découvertes. Ils travaillent avec le processus créatif, l’encourageant soit vigoureusement soit subtilement, mais en étant toujours respectueux de ce qui prend forme en dehors de la sphère de leur contrôle. Ils sont prêts à lâcher prise, à se détendre, et avoir confiance dans le fait que quelque chose en émergera.

Comme je l’ai mentionné un peu plus haut, le « lâcher-prise » est souvent nécessaire dans le processus de l’art thérapie, et de nombreuses personnes trouvent cela utile pour se détendre complétement avant qu’elles ne commencent à faire de l’art. C’est une question de préférence personnelle et il n’est pas essentiel de le faire avant de commencer les exercices de ce livre. Cependant, la relaxation peut vous aider à être plus centré et à relâcher certaines tensions, ainsi que les présuppositions ou idées préconçues que vous avez. Je commence souvent les séances de travail par un court exercice de relaxation. De nombreuses personnes trouvent utiles de se relaxer avant de faire de l’art de manière à établir une transition entre les évènements de la journée et le temps pour la créativité personnelle.

L’exercice suivant est couramment utilisé pour réduire le stress et se relaxer. Si vous le souhaitez, enregistrez-le pour l’écouter plutôt que d’avoir à le mémoriser. Avant de commencer, asseyez-vous dans une chaise confortable, jambes décroisées. Si vous êtes assis à une table, vous pouvez poser vos bras sur la table ou les laisser retomber sur vos genoux.

  1. Fermez vos yeux et concentrez-vous sur votre respiration, inspirez lentement et expirez trois fois.
  2. Continuez à inspirer et expirer lentement et détendez les muscles de votre visage, en particulier la zone autour de votre mâchoire. Ouvrez un peu la mâchoire, afin que toute tension puisse s’écouler de votre visage.
  3. Détendez les muscles du sommet de votre tête et du cou, laissez votre tête bouger légèrement.
  4. Détendez les muscles de vos épaules et, à partir de là, laissez le sentiment de détente descendre dans les muscles de vos bras et de vos mains. Continuez à ressentir la tension glisser et quitter doucement votre dos, votre poitrine, votre estomac, et tout le reste qui se trouve en chemin jusqu’à la base de votre colonne vertébrale.
  5. Laissez la sensation de relaxation se diffuser dans vos cuisses, vos genoux, et le bas de vos jambes, puis descendre dans vos chevilles et vos pieds jusqu’à ce qu’elle atteigne l’extrémité de vos orteils.
  6. Partez du sommet de votre crâne puis dirigez-vous vers le bas de votre corps. Prenez quelques instants à présent pour faire un scanner de chaque partie de votre corps qui n’est pas relaxée. Si vous sentez un quelconque endroit dans votre corps qui n’est pas pleinement détendu, prenez une inspiration et envoyer votre souffle à cet endroit, en imaginant la chaleur et la relaxation l’atteindre. Lorsque vous expirez, imaginez la tension en train de quitter votre corps avec ce souffle.

Imaginer à l’inspir une brume ou une lumière colorée est une variante que je trouve relaxante. Vous pouvez choisir toute couleur avec laquelle vous vous sentez à l’aise ou qui vous détend. Cette couleur peut aussi devenir une inspiration pour l’art que vous faites après que vous ayez terminé l’exercice de relaxation.

Écouter simplement un peu de musique peut être une alternative à l’exercice de relaxation. Le style de musique dont vous mettrez est encore une préférence personnelle. La méditation emploie souvent des morceaux de musique classique, instrumentale ou à percussions, et il est probable que vous les trouviez apaisants. Si vous le souhaitez, essayez un exercice de relaxation en conjonction avec les exercices du chapitre suivant sur l’imagination spontanée.

Extrait du livre « Art Therapy Sourcebook » par Cathy A. Malchiodi.

Les livres, une nouvelle catégorie

J’adore lire, même si je lis bien moins que lorsque j’étais ado. Depuis que nous avons quitté Paris pour la campagne, je renoue avec cette vieille passion et pas un jour ne passe sans que j’aille lire dans les bois… Car après tout, c’est bien le meilleur endroit pour s’adonner à cette activité :o)

J’aime les romans comme les manuels de botanique, mais je lis aussi des tas de livres sur la peinture : techniques, créativité, art thérapie, etc.

J’ouvre donc une nouvelle catégorie pour parler de ces lectures-là et partager mes « travaux pratiques » qui en découlent. Au menu prochainement : « le journal créatif » d’Anne-Marie Jobin.