Teinture sur mérinos et soie, encore du mauve et du violet

Ceci est un petit cadeau pour une amie tricoteuse Melhildenille. Son choix de couleur : violet. Ça tombe bien, j’adore cette couleur comme vous l’aurez sans doute remarqué. C’est une mèche super douce de mérinos 18 microns et de soie (30%). Maintenant, il ne me reste plus qu’à filer ces jolies tresses colorées, en espérant obtenir un fil relativement régulier. A ce sujet, j’ai fait quelques progrès ces derniers temps. Il faut dire que je m’exerce presque tous les jours sur le merveilleux rouet de mon amie Ama Yaga.

mauve-violet

tresses

teinture graphique involontaire

Voici la mèche teinte tout juste sortie de la cuisson. J’ai obtenu une teinture graphique inattendue :)

J’ai utilisé des teintures acides mais aussi des peintures pour soie. Je note ici, pour moi-même, les couleurs principales employées, histoire de savoir refaire une natte similaire : améthyste, plum, deep violet, violet, cerisette.

Nouveau filage

Je poursuis mon apprentissage du filage au rouet. Voici le fil réalisé à partir de la mèche mérinos/bambou que j’ai teinte l’autre jour. Le temps est couvert, on distingue mal les nuances du violet et du prune. Je me suis inspirée de l’une de mes peintures récentes pour réaliser ce fil : l‘espace et les étoiles représentés sur  métier à tisser circulaire que j’ai posté l’autre jour. Je n’ai pas su retordre le fil de manière régulière et j’ai cafouillé à différents endroits mais c’est un bon début et je suis motivée !

bobine

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mérinos-bambou

 

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Se dépouiller de tout jugement et peindre

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Voici un nouvel extrait de Life, paint and Passion par Michele Cassou et Stewart Cubley. Editions Tarcher Putman.

Traduction Libellune.

Qu’est-ce que la laideur ?
M. C.

Que la beauté que nous aimons soit ce que nous faisons. Rumi.

Un jour, alors que j’étais en train de peindre avec des enfants, j’ai voulu représenter un chêne tortueux. Avec grand enthousiasme, j’ai trempé mon pinceau dans de la peinture marron. Mais, alors que je le faisais glisser sur le papier, je restais perplexe, car mon arbre ne ressemblait pas à l’idée que j’en avais. J’ai tenté de créer un tronc noueux, mais ça l’a simplement rendu gros ; j’ai essayé de représenter des branches tortueuses, mais elles se retombaient vers le sol. J’ai continué à peindre et à batailler, mais rien ne semblait vouloir marcher comme je le voulais. Je devais admettre que je manquais du sens des couleurs, des formes et des proportions. Pourtant, au fond de moi, le sentiment était clair, intense et magnifique. Quel contraste !

J’ai jeté un regard circulaire à la pièce, où quinze enfants étaient en train de peindre avec enthousiasme, et chacun d’eux semblait faire mieux que moi. « Je ne sais même pas peindre comme un enfant de quatre ans, » me dis-je. « Non seulement je n’ai aucun talent, mais tout ce que je fais est moche. » Tandis que je me complaisais dans ce genre de pensées déprimantes, une adorable petite fille de 7 ans  vint vers moi et contempla ma peinture avec grande attention. Ensuite, elle me regarda dans les yeux et dans une bouffée d’émotions déclara :  » j’adore vraiment votre peinture. »

Je n’oublierai jamais l’impact de ses mots ; elle m’avait réveillée d’un cauchemar. Son affirmation m’a montré que tout jugement est relatif et subjectif. Ma peinture était belle si on la regardait différemment. En un instant, j’ai vu et compris toutes les implications de la critique qui nous paralysent ; comment cette critique tuait l’innocence et l’enthousiasme, et pire de tout, comment elle détruisait le pouvoir et l’énergie de création. À cet instant, j’ai senti ma vieille habitude de jugement mourir en moi. J’ai su que la création était quelque chose de très simple, libre de tout succès et échec, beauté et laideur, commentaire et opinion. Maintenant, je peux peindre.

Si le jugement qui vous dit « c’est moche » persiste, tentez de réaliser intentionnellement une peinture laide. Cela peut vous libérer efficacement de la « tyrannie du bon ou du mauvais ».

Des trucs de hippie

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Ce n’est pas mon premier fil, plutôt le troisième mais celui-ci est terminé. Comme je débute en filage, mon fil est irrégulier et je ne me suis probablement pas beaucoup aidée en filant une toison ni cardée, ni peignée. Une toison que j’ai simplement lavée mais qui a gardé un peu son suint. Irrégularité, texture… C’est en fait le résultat que j’escomptais pour mon projet de tissage circulaire. Je ne sais pas encore ce que cela va donner, ce sera peut-être hideux mais je vous avouerais sincèrement que cela n’a pas d’importance car j’ai adoré filer et teindre ce fil. Je pense que je prendrai autant de plaisir à le tisser.

Teintures Greener Shades et laine Île de France.

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turquoise

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Filer au rouet et méditer

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Mon amie Ama Yaga (dont vous pouvez admirer le travail ici) m’a gentiment prêté l’un de ses rouets pour que j’apprenne à filer. C’était déjà elle qui m’avait encouragée à teindre mes propres fibres pour le feutrage. J’adore le travail des couleurs, alors forcément teindre la laine est une activité que j’apprécie beaucoup. D’autant que ces fibres ont une capacité à rendre les couleurs particulièrement magiques. Une histoire de lumière et de matière. Le filage m’attire depuis longtemps, mais ne tricotant pas, je me disais que son apprentissage n’était pas une priorité.

Un an après mon premier essai, j’ai commencé à apprendre le tricot et le crochet me fait de l’œil, j’ai d’ailleurs gardé un vague souvenir de ce que m’avait montré ma grand-mère quand j’étais enfant. Mais ce qui m’attire vraiment, et ce depuis bien longtemps, c’est le tissage !

Voilà un bon prétexte pour apprendre à filer et qu’à cela ne tienne, Ama m’a également prêté son petit métier à tisser Mako et son métier circulaire. Une fois les fils en cours terminés, je commencerai par tisser un mandala. Claire des Bruyères a écrit un article très complet sur le sujet. Yapluka :)

Concrètement, j’adore filer au rouet. Je dois rester concentrée sur mes gestes tout en restant détendue, je suis dans l’action tout en observant ce qui se passe. C’est une activité magique et probablement ma technique de méditation favorite, je l’avais toujours soupçonné.

Je lave et prépare ma laine, je la teins, je la feutre, maintenant je la file et bientôt je la tisserai, bref, comme dirait mon amie Annelise, je suis foutue, j’ai choppé le virus ! Mais c’est un bon virus. Un bon prétexte pour laisser s’exprimer ma créativité.

J’ai d’ailleurs bien envie de prendre des tas de notes au fur et à mesure de mon apprentissage en solitaire pour les repartager ici, pour inciter ceux d’entre vous qui hésitent encore à sauter le pas !