Sac magique pour sorcière sylvestre

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J’avais envie d’un petit sac pour mes promenades sylvestres et pour ramasser les trésors que la nature sème sur mon chemin : des champignons, des pierres, des plumes, du lichen, de vieux nids hors d’usage, des os… Je voulais quelque chose de personnel, de simple et de naturel et dans mes tiroirs dormait la laine dont j’avais besoin : des bouclettes de kid mohair, du massam et du gotland. Du doux et du brut, du brillant et du mat. Et puis aussi, une ammonite fossile avec sa spirale magique et protectrice. Il me fallait encore de l’huile de coude, du savon et surtout de l’eau pure de nos montagnes pour ajouter encore plus de magie. Le massam feutre très vite et le sac est né rapidement entre mes mains. Voilà, j’en suis très contente de ce petit sac poilu. A présent, j’attends le retour du soleil pour l’étrenner dignement.

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[Laine à filer] Nappes cardées & Geisha

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Suite à l’appel créatif d’Ama Yaga, j’ai réalisé ces nappes cardées. Elle souhaitait recevoir 100 grammes de fibres, sous forme de nappes ou de tresses à filer de la part de différentes créatrices. Son thème : rouge, noir et or ; l’Asie, les kimonos aux soieries lumineuses, le noir d’une chevelure d’ébène, le rouge d’une bouche, le doré intense d’une pièce en or… La seule contrainte : ne pas utiliser de fibres trop rustiques, ni de mohair.

Voilà, moi ça m’évoque l’univers des Geishas. Un choix évident pour ceux qui me connaissent personnellement. J’espère avoir su retranscrire toute la sensualité et aussi tout le mystère de ces artistes exceptionnelles.

Je sais qu’Ama adore les fibres très douces. J’ai donc choisi :

  • pour le noir d’une chevelure d’ébène : le bébé alpaga noir,
  • pour le rouge et le velours d’une bouche de Geiko : la douceur d’un mérinos écarlate extra-fin,
  • et pour l’or : de la soie maulberre teint en vieil or et des fils de soie offerts par mon amie Pom.

J’ai ajouté du BFL écarlate pour donner un peu de volume, avec quelques fils de sari. Je voulais donner juste un tout petit peu de matière pour ne pas qu’Ama s’ennuie au filage. Mais vraiment très peu parce que le kimono m’évoque bien sûr une matière lisse. J’ai ajouté un peu de glitz et beaucoup d’angelina pour la brillance.

Voilà, maintenant j’espère que ces nappes plairont à ma chère soeurcière Ama.

L’atelier de Mary Poppins

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Ces derniers temps, j’avais besoin d’une pause alors j’en ai profité pour chambouler un peu mon minuscule atelier et j’ai mis plusieurs jours à le ranger. Ce n’est d’ailleurs pas tout à fait terminé. C’est incroyable le nombre d’objets que je suis capable de caser dans une si petite pièce. Un peu comme mon sac à main à vrai dire. A ce propos, il amusait beaucoup mes camarades de classe. Elles pensaient que j’étais un peu Mary Poppins puisque mon sac contenait toujours un nombre incroyable d’objets pratiques en tout genre. Récemment, une amie a eu la même réflexion à propos de mon atelier. Néanmoins, je crois qu’un jour ou l’autre, je devrais déménager tout ce petit monde dans une plus grande pièce.

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[Laine feutrée] Un nid printanier

J’étais à court d’aiguilles à feutrer. C’est maintenant chose réparée. Les œufs sont un peu gros par rapport au nid et je pense qu’ils mériteraient quelques points de broderie en plus des perles. A corriger demain. Je suis assez contente du nid, j’ai cardé différentes laines dans leur couleur naturelle (brune et grise) avec de la filasse (chanvre) piquée dans la boîte à outils de mon compagnon. J’ai ajouté des bouclettes rousses et vertes pour plus de matière. Le temps est au gris, il était difficile de prendre de belles photos.

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[Laine] Nappes solaires

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Voici quatre mois que je file au rouet. Après avoir filé la laine sous diverses formes : rubans peignés, rollags, nappes cardées, aujourd’hui, je le sais, ce sont ces dernières que je préfère. Moi qui aime peindre du figuratif, je prends un immense plaisir à créer ces « tableaux abstraits » avec la cardeuse à rouleaux. C’est une autre manière de m’exprimer avec les couleurs, les mélanges de matières, les fibres mates et brillantes. C’est très poétique. Je crois que c’est la nappe Yemaya de Claire des Bruyères qui m’a convaincue avec cette sensation constante de filer l’écume des vagues.

A partir de mes deux nappes très solaires, j’ai envie de créer un fil fantaisie. J’ai hâte de m’y mettre :)

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Je ne crois pas au mythe de la critique constructive

Coeur de pierre

Tout commentaire nuit au processus créatif. Oui, c’est vrai. En vingt années de création, je l’ai constaté et vécu. Aujourd’hui, j’ai envie d’en parler, de dire ce que j’en pense.

Je ne crois pas au mythe de la critique constructive. Je crois aux conseils, aux suggestions, aux partages et aux échanges mais pas à l’intrusion. Personnellement, les critiques que j’ai pu recevoir ne m’ont jamais été utiles, elles n’ont fait que m’embrouiller, me faire douter, me paralyser, me dicter ce que je devais créer. En revanche, les conseils m’ont permis d’améliorer une technique, m’ont ouvert de nouveaux horizons insoupçonnés, m’ont donné des outils pour mieux m’exprimer sans jamais me dire comment le faire ni sur quoi le faire.

Ce que j’ai à dire, ce que j’ai à peindre me sont personnels, et au fond que cela plaise ou que cela ne plaise pas n’est pas le problème. Je ne veux pas être une autre personne, je veux être juste moi-même. J’exprimerai donc ce que je souhaite et comment je veux le faire. Je n’exprimerai pas ce que l’autre veut me faire exprimer.

Quand des personnes ressentent la nécessité de me faire remarquer qu’elles n’aiment pas les couleurs que j’ai utilisé, ou l’expression que j’ai donnée à mes personnages ou encore le médium que j’ai employé, je m’interroge… Et dans ces moments-là, j’ai simplement envie de leur donner tout le matériel nécessaire et de leur dire : « Vas-y, exprime-toi librement, fais-toi plaiz’. »

Souvent, je sais ce qui cloche dans ma dernière peinture, sculpture, etc. Je sais ce que j’aurais du corriger ou ce que je n’ai pas réussi à corriger. J’ai pleinement conscience qu’elle est imparfaite et j’ai accepté de la partager malgré tout. J’accepte également de ne pas voir ce qui saute aux yeux des autres. J’accepte mes limites, je lâche prise ;o)

Dans tous les livres traitant de créativité que j’ai pu lire, les artistes avouent à demi mot que la critique est une plaie et tournent autour du pot pour finir par lâcher un très consensuel : « mais parfois la critique vous aidera ! »

Quand ? Une fois que vous aurez démêlé toutes les projections de son auteur ? Quand vous comprendrez que c’est vous qui vous exprimez et pas l’autre ?

Je tiens à préciser que je ne souhaite museler personne, ce n’est pas le propos et ça serait sacrément gonflé après ce que je viens d’écrire. Par cet article, je souhaite simplement proposer des pistes de réflexions.

Je ne changerai pas les autres et ça ne m’intéresse pas de le faire. La seule personne que je peux aider dans ce monde, c’est moi.

J’avais donc deux options :

  1. Arrêter de partager mes peintures et autres créations pendant 6 mois, 1 an, voire davantage… Le temps d’apprendre à me détacher de tout commentaire.
  2. Ou me recentrer sur moi-même afin de comprendre ce qui me dérangeait *personnellement* dans la critique.

Dans le premier cas, ça voulait dire : pas de ventes, pas de vitrine pour mon travail. Sincèrement, je ne voulais pas non plus me couper du monde, j’avais envie d’être une grande fille, j’ai donc choisi de me recentrer sur moi-même. J’avais bien conscience que le problème, ce n’était pas les autres mais mes propres réactions face aux commentaires.

L‘an dernier, j’ai pris conscience à quel point je n’osais pas aller au bout de certains projets par peur du jugement des autres. Je me suis dit que c’était important de regarder en moi. Si je pensais que les autres n’aimeraient pas ces projets, c’est parce qu’au fond, c’est moi qui me jugeais durement. Et peut-être que je jugeais durement le monde dans sa globalité.

Le problème ne résidait pas dans le fait d’être aimé ou non, mais juste dans le fait d’aimer. L’amour englobe tout. Quand tu Aimes, être aimée en retour n’a pas d’importance, c’est juste plus facile. On se sent complet, il n’y a plus de manque. Voilà, j’y étais. Je commençais à travailler sur le non-jugement, à cultiver la bienveillance.

Alors, j’ai eu besoin de me formuler clairement ces questions, afin que, lorsque j’éprouverai à nouveau des doutes et des blocages, je puisse me les poser à nouveau :
  • Si je ne me sens pas aimée, si je pense que mon travail n’est ou ne sera pas apprécié, est-ce parce que moi-même je ne suis pas dans l’amour ?
  • Pourquoi est-ce que les propos des autres me font douter de mon travail ? Est-ce parce que je manque de confiance en moi ?
  • Je me sens jugée. Est-ce parce que, moi-même, je suis dans le jugement ? De moi-même, du monde dans sa globalité ?

Oui bien sûr. Une fois cela compris, la pire, la plus odieuse, la plus malveillante des critiques ne nous touche plus. Parce qu’elle ne nous appartient pas, nous y serons imperméables.

Voilà ce qui fonctionne pour moi : non-jugement, bienveillance, Amour et finalement détachement. Alors évidemment, je dois cultiver tout cela parce que je merdoie encore pas mal. Mais désormais, je sais que la seule façon de recevoir une critique, bonne ou mauvaise, c’est de la laisser me glisser dessus et de me concentrer sur ce que je veux exprimer, expérimenter, patouiller, créer ! Bref vivre pleinement cette vie.