
Au début de l’été dernier, j’ai retrouvé en faisant du tri dans mes placards « Le Journal Créatif » d’Anne-Marie Jobin. Les avis très positifs que j’avais pu lire ici et là sur la toile m’avaient poussé à l’acheter quelques années plutôt. Et ce livre m’avait alors totalement horripilé. Je n’étais pas prête à faire le travail. Suite à cela, j’ai bien tenté de le troquer à plusieurs reprises mais tout ce qu’on me proposait en échange ne me convenait pas. Le livre ne semblait pas vouloir me quitter comme ça. Alors je l’ai oublié dans un coin, au fin fond d’un obscur placard. Lui savait, il avait tout son temps et attendait son heure.
Cet été, en le retrouvant par hasard, ce fut une révélation. Entre temps, j’avais mûri, acquis un peu d’humilité et de lucidité. J’avais également eu le temps d’expérimenter quelques techniques efficaces de guérison. Bref, j’étais prête à travailler sur mes blocages créatifs, et à vrai dire ceux qui se cachent derrière.
Je me suis acheté des carnets à dessin, des crayons de couleurs et des feutres bon marché. Puis je me suis lancée. Je devais apprendre à laisser émerger ce que je refusais de voir, sans m’attacher à une quelconque esthétique. Je ne devais pas peindre pour le regard des autres, ni franchement pour le mien. D’ailleurs, je n’ai rien montré, même pas à mon compagnon. Il s’agissait d’une histoire intime. Je l’ai explorée tout l’été, dans la forêt en gardant nos chèvres, dans la prairie sous la chaleur, à la maison bien au frais. Ce fut une expérience à la fois étrange et joyeuse.
Et surtout efficace. Je me suis remise à peindre. Cela tombait bien, c’était le but de départ.
L’automne arrivant, j’ai délaissé peu à peu mes carnets, puis ma peinture. A l’image de la nature, j’avais besoin de me reposer.
Lors d’un prochain billet, je pense parler des différentes techniques issues de ce livre.