Guides & Gardiens spirituels : concevoir des poupées-esprits, intentions & guérison

"Esprit Gardien". Détail de mon journal d'artiste. (© 2012 Libellune)

Voici un extrait d’un de mes livres préférés sur le sujet de l’Art, du spirituel et de la guérison. The Soul’s Palette, drawing on art’s transformative powers for health and well-being, par Cathy A. Malchiodi. Éditions Shambhala. Lecture que je vous recommande si vous lisez l’anglais. Le style est clair, simple, ce livre est facile à lire. Traduction et adaptation Libellune.

RECONNAITRE LA VOIX DE VOTRE ESPRIT

J’ai constaté qu’il existait plusieurs moyens précis pour me rapprocher du spirituel dans ma propre vie. Certains d’entre eux ont apaisé mon esprit, tandis que d’autres ont cultivé compassion et bonté envers les autres et moi-même. Parfois, les images d’art sont devenues des prières, des intentions spirituelles conçues pour des personnes en particulier, des groupes ou des communautés.

GUIDES ET GARDIENS SPIRITUELS

Enfant, j’ai grandi en apprenant que les anges gardiens veillaient sur moi, sur le chemin de la maison et de l’école, dans la cour de récréation, ou lorsque j’avais la rougeole. J’ai le net souvenir d’une affiche holographique, accrochée au mur de ma chambre quand j’étais encore une très jeune enfant. Elle représentait un ange gardien planant au-dessus de deux enfants qui traversaient un pont dangereux. Ma marraine, qui m’avait donné l’affiche, me racontait de nombreuses histoires sur la façon dont ces êtres invisibles nous protégeaient du mal et comment chacun d’entre nous en avait au moins dont la mission personnelle est de veiller sur notre vie quotidienne. Une grande part du sentiment de sécurité que j’éprouvais, enfant, dans une famille pauvre, venait de ma croyance selon laquelle on veillait toujours sur moi, et ce, au-delà des frontières visibles mais vivement présente dans mon imagination. L’image d’un gardien angélique fut l’un de mes premiers contacts avec le divin, à la fois à l’intérieur de moi et à l’extérieur.

Adulte, j’ai senti la présence réelle d’un gardien. Lorsque j’ai vécu des moments difficiles émotionnellement, j’ai trouvé ma défunte grand-mère italienne et mon défunt cousin qui était mon camarade de jeu lorsque nous étions enfants. Parfois, je ressentais le besoin d’avoir une conversation avec ces gardiens, d’autres fois, leur seule présence suffisait à me soutenir.

Dans un moment de grand désespoir, ma grand-mère italienne, que je n’avais jamais connu, me berça dans ses bras, une nuit, tandis que j’étais en train de m’endormir. C’était la paix dont j’avais désespérément besoin à ce moment-là et sa présence fut l’une des quelques expériences qui purent me donner le calme qu’il me fallait. J’imagine mon cousin comme mon véritable ange gardien, qui fut présent lorsque je traversais la sombre nuit de l’âme.

Que vous nommiez ces rencontres : voix intérieures, visions, ou visitation d’un cher disparu, ce qui importe, c’est la façon dont ces expériences sensorielles touchent et nourrissent l’esprit dans les moments de désarroi, de douleur ou de souffrance. Pour moi, ce sont les images qui me connectent au sacré et qui sont présentes pour m’aider à expérimenter mon propre esprit de manières nouvelles et fertiles. Elles m’aident à dépasser la douleur et la souffrance et à cultiver une relation authentique avec le divin à l’intérieur de moi et des autres.

J’ai parfois créé mes propres gardiens pour m’aider dans une ou deux tâches éprouvantes. Au cours des mois qui ont suivi ma décision de quitter mon poste à la faculté, j’ai traversé une période où je me suis sentie seule et incertaine de ma décision de quitter le milieu universitaire pour travailler en tant que thérapeute. Je voulais être guidée et soutenue pendant cette transition vers une carrière qui restait encore à définir. J’ai passé plusieurs semaines à construire une série de petits gardiens à l’aide de petits morceaux de balsa et d’objets trouvés. Pour les créer, je me suis basée sur le concept des « poupées esprits », des sculptures Amérindiennes représentant les gardiens qui habitent les forêts, les montagnes et les rivières. Souvent conçues à partir de matériaux recyclés, les poupées peuvent être parée d’herbes guérisseuses telles que le foin d’odeur (ndlt : Hierochloe odorata), la sauge (ndlt : blanche probablement) ou la lavande. Leur intention est d’apporter pouvoir et paix, de garder et de protéger, mais elles incarnent aussi notre propre intuition et sagesse, et nous aident à suivre nos rêves, en particulier ceux qui nécessitent un voyage difficile.

Essayez de concevoir une image de votre gardien, un gardien que vous avez déjà rencontré ou bien que vous avez imaginé. Créez-le selon la tradition des poupées-esprits, en utilisant du tissu recyclé, des bouts de papier, ou des objets naturels comme des plumes, des brindilles, des cosses ou des petits coquillages. Commencez par l’armature, la structure de la poupée ; cela peut être un morceau de bois, une branche d’arbre, le fil de fer d’un cintre ou une pince à linge en bois à l’ancienne.

Soyez spontané et libre dans la façon dont vous fabriquez et embellissez votre gardien. Vous pouvez lui construire une simple plate-forme ou une boite, dans du carton ou du bois, afin de lui donner une maison et le conserver précieusement.

Placez votre représentation, là, où vous pourrez la voir tous les jours. Vous pouvez la mettre en face de votre lit, comme dans la tradition des poupées-tracas guatémaltèques, ou à un endroit en évidence dans votre atelier. Une amie place sa figure gardienne au-dessus de sa porte d’entrée pour bénir et protéger tout ceux qui entrent dans sa maison. Gardez à l’esprit que votre poupée-esprit est l’incarnation de votre intention. Celle d’apporter sentiments bienveillants, soutien et plénitude spirituelle dans votre vie ainsi que celles des membres de votre famille et de vos amis.

Figures gardiennes par Cathy A. Malchiodi ©

A tous ceux qui hésitent à peindre parce qu’ils manquent de technique

Ce soir, j’ai choisi un livre dans ma bibliothèque, au hasard. Lu l’an passé, je l’ouvre et je tombe sur ça :

« Sans technique, vous avez un avantage. Vous ne devrez pas désapprendre  modèles et stéréotypes. Vous devrez tout ressentir et recréer. Toutes formes et images seront fraiches, vraies, vivantes. Votre technique évoluera par elle-même tandis que vous développerez le contact avec le ressenti. C’est ce que, même l’artiste le plus expérimenté, s’efforce de faire. « 

Alors, pas d’excuses pour remettre à plus tard cette folle envie de peindre et de vous exprimer ;)

Extrait du livre : Life, Paint and Passion, reclaiming the magic of spontaneous expression. Par Michele Cassou et Stewart Cubley. Editions Tarcher Putman.

A participant at 'The Painting Experience' Photo provided by Stewart Cubley

Journal Créatif : petit récap’ avant les exercices pratiques

Avant de piocher quelques exercices pratiques dans le fabuleux bouquin de Lucia Capacchione : The Creative Journal: The Art of Finding Yourself pour les traduire, j’ai envie de faire un petit récapitulatif de toutes les consignes et tous les conseils donnés dans le premier chapitre !

  1. La naissance du Journal Créatif
  2. Tenir un journal créatif
  3. Les formes d’expression du journal créatif
  4. Utilisations du journal créatif
  5. Conseils pour la tenue du journal créatif
  6. Où tenir son journal créatif ?
  7. Tenir un journal créatif : à quel moment et à quelle fréquence ?
  8. Journal créatif : spontanéité.
  9. Journal créatif : honnêteté et intimité.
  10. Journal créatif : partage sélectif.
  11. Les fournitures du journal créatif.
  12. Vous relaxer avant d’utiliser votre « Journal Créatif ».

Gaia. Extrait de mon ‘journal d’artiste’. Techniques mixtes sur tissu apprêté. Format A5.

Tenir un journal créatif

Arbre lunaire. Aquarelle, encre dorée et feutre pigma. Peinture spontanée.

Je poursuis la traduction du livre, The Creative Journal, the art of finding yourself, de Lucia Capacchione.

Qu’est-ce que ‘tenir un journal créatif’ ?

La tenue d’un journal créatif est un outil de croissance personnelle par l’écriture d’un journal, et la réalisation de dessins dans celui-ci. Ce livre, en tant que guide pour la tenue d’un journal créatif, contient une série d’exercices conçus pour vous aider à trouver et aimer votre cher soi. Les exercices peuvent vous aider à :

  • exprimer sentiments et pensées
  • jouer avec de nouveaux moyens d’expression (couleur, images, symboles)
  • faire le tri des expériences en apparence fortuites dans votre vie
  • faire des choix et prendre des décisions de manière plus consciente
  • définir des changements et les mettre en application
  • avoir une image plus claire de votre potentiel créatif et savoir comment l’utiliser
  • gérer les blocages créatifs et les comportements négatifs
  • enrichir votre relation à vous-même et aux autres
  • trouver un sens plus profond à votre vie

Les exercices ont été pensés comme un tremplin pour votre propre croissance et style personnels d’expression. Je les ai organisés tels qu’ils sont généralement présentés lors de mes cours. Cette enchainement a très bien fonctionné pour mes étudiants ; en commençant avec le connu (présent et passé) et, ensuite, en se tournant vers l’inconnu (le futur qui est encore à façonner). Cependant, une fois que vous aurez terminé les exercices, vous êtes encouragés à les utiliser dans n’importe quel ordre qui vous semble bon pour vous. Suivez vos propres inclinations et humeurs. La table des matières liste les exercices par nom et elle est une référence toute prête pour trouver l’exercice qui sert le mieux votre but en tout temps.

Dans la tenue d’un journal, de nombreuses options s’offrent à vous. Vous pouvez :

  • modifier ou développer ces exercices
  • utiliser des exercices venant d’autres sources
  • inventer les vôtres
  • jeter les exercices au vent et vous exprimer spontanément

Il ne s’agit pas d’une méthode mais d’une approche ouverte avec laquelle jouer. Votre journal est un endroit pour vous lâcher, canaliser votre monde intérieur intime sous une forme tangible. La page devient un miroir pour vous voir vous-même plus clairement. C’est aussi un médium pour converser librement avec vous-même.

En commençant par communiquer avec vous-même en privé, vous pouvez ensuite développer votre capacité à communiquer avec les autres. Être clair avec vous-même ouvre la voie pour être plus clair avec les autres sur la manière dont vous ressentez les choses et sur ce que vous pensez, enrichissant vos relations et interactions sociales.

[…]

Libérez votre créativité, semaine 4

Tortue. Aquarelle, crayons de couleur et feutre pigma.

Cette quatrième semaine de mise en pratique du livre Libérez votre créativité aura duré une bonne quinzaine de jours. Jour après jour, je la repoussais, incapable d’appliquer l’un des exercices demandés : se priver de toute lecture. Je dois me rendre à l’évidence, je suis accro à la lecture. Même si j’ai trouvé cela difficile, agaçant, ses arguments sont plein de bon sens :

« Se priver de lecture, c’est se plonger dans un silence intérieur, un espace que certains d’entre nous commencent immédiatement à remplir de mots nouveaux – des conversations, longues et banales, trop de télévision, la radio, compagne présente et bavarde. Souvent nous ne pouvons pas entendre, au-dessus des interférences, notre voix intérieure, la voix de l’inspiration de l’artiste. L’arrêt de la lecture nous oblige à porter un regard attentif sur ces autres polluants qui empoisonnent notre puits.
Si nous surveillons l’entrée des informations lues et en maintenons le niveau à un minimum, nous serons grandement récompensés de cette privation de lecture par l’émergence d’un nouveau courant. Notre propre art, nos propres pensées et nos sentiments vont libérer ce blocage et le faire sortir jusqu’à ce que notre puits fonctionne à nouveau librement.
Se priver de lecture est un outil très efficace, mais aussi très effrayant. Seulement y penser peut soulever une colère énorme. Pour la plupart des créateurs bloqués, la lecture est une addiction. Nous gobons les mots des autres plutôt que de concocter quelque chose de notre cru. »

J’ai également été assez irrégulière dans l’écriture de mes trois pages du matin. Pourtant, à chaque fois que je les ai faites, l’effet positif sur mon travail a été immédiat.

Je pense que même si j’ai retrouvé un bon rythme dans ma peinture, je ne devrais pas être aussi inégale dans la pratique de cette méthode. Si la machine est à nouveau en marche, elle a besoin d’être huilée régulièrement. Et je me méfie de ces phases intenses qui précèdent souvent des moments de vides artistiques.

Allez, je me remotive pour la 5ème semaine !

Semaine 1
Semaine 2
Semaine 3

La naissance du Journal Créatif

Photo : Jim Ruebsamen, Santa Monica Evening Outlook.

Le Journal Créatif est « l’invention », dans les années 70, de l’art-thérapeute, psychologue, auteur et artiste américaine Lucia Cappachione. J’avais envie de partager un peu de son Creative Journal, pour donner un aperçu de ses techniques et puis je me suis dit que son entrée en matière était vraiment belle. C’est de ce travail qu’Anne-Marie Jobin s’est largement inspirée pour faire son livre, ses ateliers, sa formation.

Tenir un Journal Créatif, c’est quoi ?

Comment tout à commencer

Mon propre journal est né durant une période de crise personnelle. J’étais arrivée dans une impasse après avoir traversé une rapide série de changements importants. En quatre ans, j’avais divorcé, déménagé quatre fois, et eu plusieurs jobs différents en free-lance en tant que consultante en design et en éducation. J’élevais également mes deux jeunes filles.

Je sais maintenant que le fruit de sérieuses introspections sont inestimables. Mais l’exploration de soi-même prend du temps, demande de la solitude et du courage. Cela peut être très douloureux. J’avais survécu à quelques années lourdes de crise et réussi à remettre à plus tard ma confrontation avec moi-même. Mais le stress de faire face à tout ces changements me rattrapa finalement et, en 1973, je tombai malade et devins incapable de travailler durant de nombreuses semaines. J’étais pleine de confusion vis-à-vis de la direction de ma carrière comme de ma vie personnelle. Le temps était venu pour moi de m’arrêter et de réfléchir.

Lorsque je tombai malade, les années de douleur et de confusion surgirent tels des monstres primitifs des profondeurs. Je devais faire face à ces « monstres » ou me noyer. Il y eut de nombreuses nuits durant lesquelles je pensai sombrer pour la dernière fois. Je vivais dans la peur de mourir. L’étrange paradoxe, c’est qu’en me confrontant à ma peur de la mort, je me trouvai moi-même et je me créai une nouvelle vie.

Alors que je m’asseyais dans mon lit en m’interrogeant sur comment et pourquoi j’allais me rétablir, j’eus beaucoup de temps pour réfléchir sur ma vie. Je lus beaucoup et dessinai. Je lus L’homme et ses symboles de C.G. Jung et les quatre premiers volumes du Journal d’Anaïs Nin. Ces livres devaient ensuite avoir un profond effet sur mon art, mon travail avec les gens, et ma vie en général.

J’étais particulièrement touchée par les mots d’Anaïs Nin et je sentais qu’elle me parlait directement. En lisant son Journal, je vis que le journal pouvait être un excellent outil pour révéler le Soi, à soi-même, au service de la croissance personnelle. Ainsi, je commençai à tenir un journal et c’est là que je connus la consolation de la libération.

Mon journal débuta comme un compte-rendu de mes sentiments et pensées intimes, un dialogue avec moi-même. En quelques mois, je développai la conscience et le courage de suivre une psychothérapie pour la première fois. Peu de temps après avoir entrepris la thérapie, je commençai à revenir à la vie et, comme je continuais à retrouver énergie et santé, mon mouvement interne se refléta dans les pages du journal. Je commençai à dessiner, à écrire des poèmes, à intégrer des mots et des images organisés ensemble (ndlt : aujourd’hui connu sous le terme de « technique mot-image ») et qui se déversaient sur les pages. Les pages que j’avais rempli de petites et soigneuses lignes d’écriture manuscrite étaient en train d’éclater en des comptes-rendus graphiques et poétiques de mes voyages intérieurs. J’étais bel et bien vivante et je m’exprimais d’une nouvelle manière.

Tandis que je continuais à me déverser dans mon journal, je trouvai spontanément des techniques avec hypersensibilité, aidée par le processus d’introspection, et cela contribua à briser de nombreux blocages. La première année durant laquelle j’ai tenu mon journal, je suis passée de la plus noire dépression à un nuage gris de confusion pour enfin émerger à la lumière du soleil. Tandis que mon œil intérieur s’accoutumait graduellement à la lumière, je pus voir mon futur et marcher avec empressement à sa rencontre. J’étais morte et je renaissais.

Un an et demi après avoir commencé le journal, j’entrai à l’université de psychologie, en troisième cycle, et m’orientai en art-thérapie où je combinai ma formation et mon expérience en tant qu’artiste/enseignante avec un intérêt passionné pour le développement humain. Bien sûr, je continuai à utiliser l’art comme une thérapie dans mon propre journal, développant davantage d’exercices sur les sentiments, les pensées, les souhaits et les projets.

Pendant cette période universitaire, je rencontrai beaucoup de personnes qui tenaient un journal. Avec quelle excitation parlaient-elles du précieux processus de croissance personnelle qu’offre le journal ! Certaines d’entre elles avaient été inspirées par le Journal d’Anaïs Nin, comme je l’avais été moi-même. Je ressentais un profond sentiment de connexion avec toutes ces personnes qui tenaient un journal, et qui étaient en train de s’explorer elles-mêmes, discrètement, dans la solitude, retenues dans les gigantesques magasins de rêves cachés et potentiel créatif.

J’ai commencé à inclure des exercices du journal dans mes groupes d’art-thérapie et mes ateliers de créativité. A ces ateliers, les auteurs de journaux intimes ont surgi en masse de nulle part, ils avaient soif d’idées sur la manière d’utiliser leurs journaux plus productivement, dans un but d’auto-développement créatif. Encouragée par la réponse enthousiaste que j’avais obtenue, je mis en place un cours appelé : Le Journal Créatif : Trouver le Trésor Enfoui à l’Intérieur. Mon premier cours fut sponsorisé par la Y.W.C.A. de Santa Monica. Nous nous rencontrions en petits groupes, faisions les exercices ensemble, et partagions nos réactions et questions. Nous utilisions nos journaux pour libérer nos sentiments, pour faire des auto-évaluations, pour planifier nos carrières et les buts de nos vies, pour construire notre confiance, et dans un but d’expression créative par le biais des mots et de l’art graphique. Par-dessus tout, nous étions en train de développer et de renforcer notre estime de soi et notre pouvoir créatif, et c’est ce qui était le plus réjouissant pour moi. Le cours eut beaucoup de succès et j’ai continué à l’enseigner en privé et dans divers établissements d’enseignement supérieur et autres.

The Creative Journal, the Art of Finding Yourself. Par Lucia Capacchione, Ph. D. Traduction personnelle.

Photo : Jim Ruebsamen, Santa Monica Evening Outlook.

Le cycle de la créativité

Sainte Moumoute de la Créativité, prions pour Elle. Portrait de l’un de mes vils félins. Crayons de couleur et feutre à encre pigmentée. :)

Cela fait un bon moment que j’avais envie de poster cet extrait du Journal Créatif d’Anne-Marie Jobin. J’aime beaucoup le passage qui compare notre créativité aux cycles des saisons. Je me suis souvent interrogée sur mes « pannes » créatives. Étaient-elles normales ? Et puis lorsque nous avons emménagé à la campagne, j’ai lâché prise. De toute façon, je n’avais pas le temps de me concentrer là-dessus, entre les travaux de la maison et la beauté de nos montagnes. C’est à ce moment là que j’ai réellement vécu chaque saison qui passait. J’ai alors compris que ces cycles créatifs étaient naturels, et puisque j’en avais la possibilité, je pouvais reprendre mes pinceaux lorsque l’inspiration reviendrait. Cette liberté m’a fait du bien et j’ai été étonnée de voir naitre ponctuellement de nouvelles peintures, joyeuses, sereines et colorées. Je sais à présent qu’il m’est nécessaire de m’accorder du temps et du repos lorsque le moment se fait sentir. Je pense cependant qu’il est également sain de stimuler la graine de l’inspiration régulièrement, sans urgence, tout en douceur, car l’inaction prolongée nous empêtre dans des questions inadéquates : est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? N’est-ce pas une perte de temps que de peindre ? Je suis nulle, mes dessins sont mauvais, pourquoi m’obstiner ? Etc. (En vérité, la vraie question est : pourquoi me priverai-je de peindre si cela me rend heureuse et épanouie ?) Une fois embourbé là-dedans, il est plus difficile de remettre le train en marche. La clef réside sans doute dans le fait de savoir faire la différence entre le reflux nécessaire de notre créativité et la paralysie induite par le Censeur qui réside en nous.

Mais peut-être est-ce différent pour les autres artistes ?

Voici l’extrait :

Le Cycle de la Créativité

Il y a plusieurs théories au sujet du cycle de la créativité, mais la description que j’ai retenu est encore celle de Clarissa Pinkola Estès. Le cycle de la créativité est un cycle naturel où l’énergie monte et redescend continuellement. On retrouve ce même mouvement dans la nature. Les saisons, ainsi que toutes les plantes, en témoignent. Voici les différentes phases telles que décrites par Pinkola Estès*.

Prenons l’exemple d’une plante dont la graine dort sous la terre, en incubation. Le sol qui se réchauffe au printemps la pousse à remettre en branle son processus de croissance. C’est l’étincelle et la naissance. Puis la plante croit jusqu’à un point culminant, soit la fleur et le fruit, en général en été. En automne c’est le déclin, mais la plante met toute son énergie dans ses graines qu’elle répand avant de mourir. Les nouvelles graines sont en incubation jusqu’au printemps suivant.

Pour les humains, c’est un peu plus complexe. Il semble que l’on ait tendance à vouloir contrôler la nature et ainsi on se bat contre le cycle nature. Il y aurait deux difficultés liées au cycle de la créativité, toujours selon Pinkola Estés. La première est d’accepter le fait que l’énergie monte et redescende. On n’aime pas la phase de déclin. On voudrait toujours être dans l’excitation de ses projets, quand ils coulent et coulent, quand ça fonctionne bien. On refuse les nécessaires passages à vide. On se maintient exalté de force parfois, en négligeant ses autres besoins ou en s’intoxiquant de stimulants ou de drogues diverses. Certains artistes sont restés dans la phase d’exaltation durant des années pour ensuite en payer le prix. On a vu beaucoup de génies créateurs avec des vies très déséquilibrées. Ils et elles ont sacrifié certains aspects de leur vie, par exemple leur santé physique ou leurs relations personnelles, pour leur création. Certains diront que ces sacrifices en valaient le coup, mais à mon avis il est de beaucoup préférable pour la qualité de vie générale d’essayer de s’abandonner au cycle naturel de la créativité, de suivre ses mouvements et ses accalmies.

La seconde difficulté dont parle Pinkola Estés est d’arrêter de bloquer le flot naturel de la créativité. Il faut cesser de polluer la rivière avec nos croyances négatives et nos peurs, avec nos doutes ou un perfectionnisme malsain, avec les critiques impitoyables que nous nous infligeons ou que nous acceptons de recevoir des autres. Polluer la rivière, notre force vitale, a un prix énorme : anxiété, fatigue chronique, dépression, toxicomanies, etc. Ces façons de réagir sont souvent une protection que nous avons érigée contre nos souffrances intérieures et, en ce sens, elles servent à quelque chose, si ce n’est qu’à soulager temporairement l’inconfort. Mais du même coup, elles nous vident de notre énergie vitale. Vient donc un moment où il faut choisir entre le confort du connu et notre vitalité.

* The Creative Fire (2 cassettes, Louisville, CO, Souds True Publishing, 1993.

Mandalas : réalisation d’images spontanées à l’intérieur d’un cercle

Mandala lunaire. Encre aquarelle, crayons de couleur.

Une nouvelle traduction sur un sujet qui me passionne. Le texte confirme certains de mes propres ressentis vis-à-vis des mandalas.

Mandalas : réalisation d’images spontanées à l’intérieur d’un cercle

Le Cercle est une forme naturelle pour travailler dans le cadre de l’art-thérapie parce qu’il a été un support visuel important à travers l’histoire humaine, s’étendant jusqu’à l’origine de l’univers. La spirale de la Voie Lactée, les planètes en orbite autour du soleil, et le mouvement de la lune dans le ciel rappellent la présence constante des cercles. Lorsque nous étions enfants, nous avions découvert que nous pouvions utiliser un crayon pour faire des formes circulaires, des courbes qui serpentent, des lignes incurvées et des spirales. C’est une étape universelle du développement artistique, que tout enfant normal à travers le monde expérimente. C’est également notre premier saut en avant majeur dans la réalisation d’une image. Lorsque nous gribouillons notre première forme circulaire avec un feutre ou un crayon, il peut s’agir d’une des toutes premières représentation du Soi.

Les formes circulaires dans l’art sont souvent appelés mandalas. En sanskrit, le mot mandala signifie « cercle sacré », les cultures orientales ont utilisées des mandalas spécifiques pour la méditation visuelle durant de nombreux siècles. Le Kalachakra du bouddhisme tibétain, également connu comme la Roue du Temps, est probablement l’un des mandalas les plus connus et il illustre symboliquement l’entière structure de l’univers. Les mandalas sont perçus comme étant des hologrammes du cosmos aussi bien que des cartes de la conscience individuelle. Les mandalas et les formes circulaires ont été utilisés traditionnellement au cours des cérémonies religieuses au sein de nombreuses cultures. Par exemple, le peuple Navajo dans le Southwest construit des mandalas de sable dans le but de traiter les maladies. Ces mandalas sont assez grands pour contenir le patient et sont créés conjointement avec des rituels de purification incluant des chants sacrés.

On attribue à Jung l’introduction du concept des mandalas dans la pensée occidentale. Il avait remarqué que ses patients créaient souvent spontanément des dessins de cercle, et il utilisait le mot mandala pour les décrire. Il avait eu une profonde expérience personnelle des images de mandala vers la fin de la première guerre mondiale, il créa sa première peinture de mandala en 1916, et en dessina de nombreux autres entre 1918 et 1920. Il croqua chaque matin dans un carnet un petit dessin circulaire, un mandala, qu’il sentait correspondre à sa situation intérieure du moment. Jung croyait que les mandalas indiquaient une unification des opposés, qui servaient d’expression du Soi, et représentait une personnalité dans son entièreté.

Le mandala a été désigné comme étant le reflet de la psyché d’une personne à un moment donné et une représentation d’un potentiel de changement et de transformation. Nombreux sont ceux qui croient que lorsqu’une image de mandala survient spontanément au cours de rêves ou de réalisations artistiques, il s’agit d’une indication du mouvement vers ce que Jung appelait « l’individuation », ou auto-réalisation. Jung pensait également que les gens créaient des mandalas et rêvaient d’images semblables à des mandalas pour compenser désorientation et expériences traumatiques. Il constata des exemples dans ses travaux clinique, tels que les enfants dont les parents étaient divorcés et les schizophrènes dont les perceptions étaient confuses et embrouillées. Il croyait que l’image du mandala était encodée à l’intérieur de tous les êtres humains et reliée à notre besoin de résoudre conflits et dilemmes. En d’autres mots, lorsque quelqu’un est confronté à l’intégration et à la synthèse de choses opposées, ces dernières peuvent être dessinées sous la forme d’une image de mandala à travers rêves et travaux artistiques spontanés.

Extrait du livre « The Art Therapy Sourcebook » par Cathy A. Malchiodi. Traduction personnelle.

S’immerger dans le flow

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Aujourd’hui encore, je partage un extrait du livre de Cathy A. Malchiodi, Art Therapy Sourcebook. Il aborde un concept très intéressant et qui a été élaboré par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi. Le « flow » désigne un état mental qu’une personne peut atteindre lorsqu’elle s’immerge totalement dans une activité et qu’elle se trouve dans un état de concentration maximale. Un état que l’on a tous éprouvé à un moment donné ou à un autre de notre vie et qui peut survenir notamment en pleine activité créative. Cathy Malchiodi nous explique comment provoquer cet état et le répéter. Voici ma traduction.

S’immerger dans le « flow »

Le processus créatif peut être une expérience particulièrement épanouissante lorsque vous êtes capable de vous laisser tant captiver par une activité que vous en perdez la notion du temps. Mihaly Csikszentmihalyi décrit cette expérience comme un flux (flow), un état unique de concentration dans lequel vous vous sentez positif et plein d’énergie, centré, et totalement absorbé par le moment présent. « Atteindre la zone » est le terme que l’on emploie en sport pour désigner cet état, un état physique et mental de transcendance. On oublie tout ce qui nous entoure hormis la tâche à accomplir pendant que la conscience et l’action ne font plus qu’un.

Daniel Goleman, un expert des sciences du cerveau et du comportement, observe que le flow est une intelligence émotionnelle à son top niveau. L’intelligence émotionnelle comprend l’auto-conscience de ses sentiments, l’auto-motivation, et l’empathie pour l’expérience émotionnelle des autres. Goleman croit que l’intelligence émotionnelle est essentielle pour la créativité et qu’il s’agit d’une capacité que l’on peut cultiver en étant dans le flow. Lorsqu’ils sont en état de flow, les gens sont plus productifs parce qu’ils sont concentrés, calmes et auto-satisfaits. Comme pendant l’expérience de méditation, les ondes du cerveau sont réellement dans un état de vigilance détendue qui favorise l’inspiration et la confiance. Si vous êtes en train de peindre, de dessiner ou de construire quelque chose en plein état de flow, vous pouvez sentir combien vous ne faites qu’un avec votre création, ou bien que vous êtes une part de celle-ci.

Alors que vous pouvez déjà avoir expérimenté le flow au cours de votre vie, les suggestions suivantes pourront vous aider à le vivre dans votre art en augmentant votre potentiel créatif.

  • Lancez-vous des défis. L’état de flow survient lorsque vous vous engagez dans une activité qui développe vos capacités sans être pour autant trop difficile afin que vous ne soyez pas découragé ni que cela vous barbe. En d’autres mots, choisissez une activité créative puis lancez-vous dans un projet légèrement au-dessus de vos compétences.
  • Maintenez votre attention. Restez dans le moment présent, ne jugez pas ce que vous êtes en train de créer ni la manière dont vous procédez. Comme nous l’avons vu dans le chapitre 3, permettez simplement ce à quoi vous travaillez de prendre forme et effacez-vous. L’anxiété entrave le flow, donc, essayez un exercice de relaxation comme celui de la section précédente, ou mettez de la musique baroque en fond sonore – le tempo de 60 à 70 battements par minute induit naturellement un état de vigilance détendue.
  • Accordez-vous du temps. Le temps est un ingrédient important pour la créativité. Si vous devez travailler votre expression créative et l’intégrer à votre planning, essayez de vous donner assez de temps afin de ne pas vous couper de l’expérience de concentration profonde. Des arrêts successifs au beau milieu de ce que vous aimez faire et, plus que tout, pendant l’expérience du flow étouffera votre créativité.
  • Permettez-vous de devenir accro. Une fois que vous aurez trouvé le flow par le biais d’une activité créative, revenez-y dès que vous pourrez. Plus vous expérimenterez cet état de plénitude, plus vous voudrez y revenir. Et plus vous y reviendrez, plus facilement vous « suivrez le flow ».

Avant d’enclencher le processus, il est important de comprendre que devenir plus créatif n’est pas une panacée contre les difficultés émotionnelles, les conflits personnels, les problèmes familiaux ou le manque de satisfaction dans votre vie. Cependant, la créativité a une influence puissante sur la personnalité, en donnant l’opportunité à l’expérimentation, l’exploration et la découverte, en repoussant les limites, en trouvant des ressources intérieures, et en réalisant votre propre potentiel de changement et de développement. Le processus créatif de la conception de l’art peut créer un sentiment d’estime de soi et de confiance en soi, et augmenter la sensibilité et la compréhension de vous-même, et améliorer votre qualité de vie dans sa globalité.

Extrait du livre « Art Therapy Sourcebook » par Cathy A. Malchiodi.

Relaxation et Créativité

Aujourd’hui, j’ai envie de partager sur ce blog un peu de mes lectures. Il s’agit d’un livre de Cathy A. Malchiodi, Art Therapy Sourcebook, que j’ai lu cet été et qui a confirmé mes supputations au sujet du pouvoir de l’Art à guérir l’âme, et sur sa nécessité magique. Voici la traduction d’un exercice simplissime de relaxation, très semblable à une séance basique de sophrologie. Pour l’avoir éprouvé de nombreuses fois, l’exercice est en effet redoutablement efficace.

Relaxation et Créativité

La créativité provient de nombreuses sources intérieures et est encouragée par de nombreux facteurs qui se trouvent dans notre entourage. Extérieurement, nous pouvons avoir besoin d’un environnement pour faire de l’Art, de matériaux, d’un sentiment de sécurité et d’un climat favorable. Intérieurement, la créativité peut venir d’un enthousiasme, d’une exaltation, et d’une inspiration, et d’autres fois, elle provient d’endroits paisibles et plus profonds à l’intérieur de nous-même. La solitude, l’inactivité et la rêverie sont tous des états qui encouragent la créativité. Ce sont toutes les fois où nous sommes dans un état de conscience relaxé, toutes les fois où la créativité peut s’écouler naturellement, lorsque notre esprit est davantage réceptif aux images.

Shaun McNiff, dans son livre, Trust the Process, remarque que les artistes sont capables de laisser leur travail de côté et de se détendre de manière à faire de nouvelles découvertes. Ils travaillent avec le processus créatif, l’encourageant soit vigoureusement soit subtilement, mais en étant toujours respectueux de ce qui prend forme en dehors de la sphère de leur contrôle. Ils sont prêts à lâcher prise, à se détendre, et avoir confiance dans le fait que quelque chose en émergera.

Comme je l’ai mentionné un peu plus haut, le « lâcher-prise » est souvent nécessaire dans le processus de l’art thérapie, et de nombreuses personnes trouvent cela utile pour se détendre complétement avant qu’elles ne commencent à faire de l’art. C’est une question de préférence personnelle et il n’est pas essentiel de le faire avant de commencer les exercices de ce livre. Cependant, la relaxation peut vous aider à être plus centré et à relâcher certaines tensions, ainsi que les présuppositions ou idées préconçues que vous avez. Je commence souvent les séances de travail par un court exercice de relaxation. De nombreuses personnes trouvent utiles de se relaxer avant de faire de l’art de manière à établir une transition entre les évènements de la journée et le temps pour la créativité personnelle.

L’exercice suivant est couramment utilisé pour réduire le stress et se relaxer. Si vous le souhaitez, enregistrez-le pour l’écouter plutôt que d’avoir à le mémoriser. Avant de commencer, asseyez-vous dans une chaise confortable, jambes décroisées. Si vous êtes assis à une table, vous pouvez poser vos bras sur la table ou les laisser retomber sur vos genoux.

  1. Fermez vos yeux et concentrez-vous sur votre respiration, inspirez lentement et expirez trois fois.
  2. Continuez à inspirer et expirer lentement et détendez les muscles de votre visage, en particulier la zone autour de votre mâchoire. Ouvrez un peu la mâchoire, afin que toute tension puisse s’écouler de votre visage.
  3. Détendez les muscles du sommet de votre tête et du cou, laissez votre tête bouger légèrement.
  4. Détendez les muscles de vos épaules et, à partir de là, laissez le sentiment de détente descendre dans les muscles de vos bras et de vos mains. Continuez à ressentir la tension glisser et quitter doucement votre dos, votre poitrine, votre estomac, et tout le reste qui se trouve en chemin jusqu’à la base de votre colonne vertébrale.
  5. Laissez la sensation de relaxation se diffuser dans vos cuisses, vos genoux, et le bas de vos jambes, puis descendre dans vos chevilles et vos pieds jusqu’à ce qu’elle atteigne l’extrémité de vos orteils.
  6. Partez du sommet de votre crâne puis dirigez-vous vers le bas de votre corps. Prenez quelques instants à présent pour faire un scanner de chaque partie de votre corps qui n’est pas relaxée. Si vous sentez un quelconque endroit dans votre corps qui n’est pas pleinement détendu, prenez une inspiration et envoyer votre souffle à cet endroit, en imaginant la chaleur et la relaxation l’atteindre. Lorsque vous expirez, imaginez la tension en train de quitter votre corps avec ce souffle.

Imaginer à l’inspir une brume ou une lumière colorée est une variante que je trouve relaxante. Vous pouvez choisir toute couleur avec laquelle vous vous sentez à l’aise ou qui vous détend. Cette couleur peut aussi devenir une inspiration pour l’art que vous faites après que vous ayez terminé l’exercice de relaxation.

Écouter simplement un peu de musique peut être une alternative à l’exercice de relaxation. Le style de musique dont vous mettrez est encore une préférence personnelle. La méditation emploie souvent des morceaux de musique classique, instrumentale ou à percussions, et il est probable que vous les trouviez apaisants. Si vous le souhaitez, essayez un exercice de relaxation en conjonction avec les exercices du chapitre suivant sur l’imagination spontanée.

Extrait du livre « Art Therapy Sourcebook » par Cathy A. Malchiodi.