Mandalas : réalisation d’images spontanées à l’intérieur d’un cercle

Mandala lunaire. Encre aquarelle, crayons de couleur.

Une nouvelle traduction sur un sujet qui me passionne. Le texte confirme certains de mes propres ressentis vis-à-vis des mandalas.

Mandalas : réalisation d’images spontanées à l’intérieur d’un cercle

Le Cercle est une forme naturelle pour travailler dans le cadre de l’art-thérapie parce qu’il a été un support visuel important à travers l’histoire humaine, s’étendant jusqu’à l’origine de l’univers. La spirale de la Voie Lactée, les planètes en orbite autour du soleil, et le mouvement de la lune dans le ciel rappellent la présence constante des cercles. Lorsque nous étions enfants, nous avions découvert que nous pouvions utiliser un crayon pour faire des formes circulaires, des courbes qui serpentent, des lignes incurvées et des spirales. C’est une étape universelle du développement artistique, que tout enfant normal à travers le monde expérimente. C’est également notre premier saut en avant majeur dans la réalisation d’une image. Lorsque nous gribouillons notre première forme circulaire avec un feutre ou un crayon, il peut s’agir d’une des toutes premières représentation du Soi.

Les formes circulaires dans l’art sont souvent appelés mandalas. En sanskrit, le mot mandala signifie « cercle sacré », les cultures orientales ont utilisées des mandalas spécifiques pour la méditation visuelle durant de nombreux siècles. Le Kalachakra du bouddhisme tibétain, également connu comme la Roue du Temps, est probablement l’un des mandalas les plus connus et il illustre symboliquement l’entière structure de l’univers. Les mandalas sont perçus comme étant des hologrammes du cosmos aussi bien que des cartes de la conscience individuelle. Les mandalas et les formes circulaires ont été utilisés traditionnellement au cours des cérémonies religieuses au sein de nombreuses cultures. Par exemple, le peuple Navajo dans le Southwest construit des mandalas de sable dans le but de traiter les maladies. Ces mandalas sont assez grands pour contenir le patient et sont créés conjointement avec des rituels de purification incluant des chants sacrés.

On attribue à Jung l’introduction du concept des mandalas dans la pensée occidentale. Il avait remarqué que ses patients créaient souvent spontanément des dessins de cercle, et il utilisait le mot mandala pour les décrire. Il avait eu une profonde expérience personnelle des images de mandala vers la fin de la première guerre mondiale, il créa sa première peinture de mandala en 1916, et en dessina de nombreux autres entre 1918 et 1920. Il croqua chaque matin dans un carnet un petit dessin circulaire, un mandala, qu’il sentait correspondre à sa situation intérieure du moment. Jung croyait que les mandalas indiquaient une unification des opposés, qui servaient d’expression du Soi, et représentait une personnalité dans son entièreté.

Le mandala a été désigné comme étant le reflet de la psyché d’une personne à un moment donné et une représentation d’un potentiel de changement et de transformation. Nombreux sont ceux qui croient que lorsqu’une image de mandala survient spontanément au cours de rêves ou de réalisations artistiques, il s’agit d’une indication du mouvement vers ce que Jung appelait « l’individuation », ou auto-réalisation. Jung pensait également que les gens créaient des mandalas et rêvaient d’images semblables à des mandalas pour compenser désorientation et expériences traumatiques. Il constata des exemples dans ses travaux clinique, tels que les enfants dont les parents étaient divorcés et les schizophrènes dont les perceptions étaient confuses et embrouillées. Il croyait que l’image du mandala était encodée à l’intérieur de tous les êtres humains et reliée à notre besoin de résoudre conflits et dilemmes. En d’autres mots, lorsque quelqu’un est confronté à l’intégration et à la synthèse de choses opposées, ces dernières peuvent être dessinées sous la forme d’une image de mandala à travers rêves et travaux artistiques spontanés.

Extrait du livre « The Art Therapy Sourcebook » par Cathy A. Malchiodi. Traduction personnelle.