S’immerger dans le flow

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Aujourd’hui encore, je partage un extrait du livre de Cathy A. Malchiodi, Art Therapy Sourcebook. Il aborde un concept très intéressant et qui a été élaboré par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi. Le « flow » désigne un état mental qu’une personne peut atteindre lorsqu’elle s’immerge totalement dans une activité et qu’elle se trouve dans un état de concentration maximale. Un état que l’on a tous éprouvé à un moment donné ou à un autre de notre vie et qui peut survenir notamment en pleine activité créative. Cathy Malchiodi nous explique comment provoquer cet état et le répéter. Voici ma traduction.

S’immerger dans le « flow »

Le processus créatif peut être une expérience particulièrement épanouissante lorsque vous êtes capable de vous laisser tant captiver par une activité que vous en perdez la notion du temps. Mihaly Csikszentmihalyi décrit cette expérience comme un flux (flow), un état unique de concentration dans lequel vous vous sentez positif et plein d’énergie, centré, et totalement absorbé par le moment présent. « Atteindre la zone » est le terme que l’on emploie en sport pour désigner cet état, un état physique et mental de transcendance. On oublie tout ce qui nous entoure hormis la tâche à accomplir pendant que la conscience et l’action ne font plus qu’un.

Daniel Goleman, un expert des sciences du cerveau et du comportement, observe que le flow est une intelligence émotionnelle à son top niveau. L’intelligence émotionnelle comprend l’auto-conscience de ses sentiments, l’auto-motivation, et l’empathie pour l’expérience émotionnelle des autres. Goleman croit que l’intelligence émotionnelle est essentielle pour la créativité et qu’il s’agit d’une capacité que l’on peut cultiver en étant dans le flow. Lorsqu’ils sont en état de flow, les gens sont plus productifs parce qu’ils sont concentrés, calmes et auto-satisfaits. Comme pendant l’expérience de méditation, les ondes du cerveau sont réellement dans un état de vigilance détendue qui favorise l’inspiration et la confiance. Si vous êtes en train de peindre, de dessiner ou de construire quelque chose en plein état de flow, vous pouvez sentir combien vous ne faites qu’un avec votre création, ou bien que vous êtes une part de celle-ci.

Alors que vous pouvez déjà avoir expérimenté le flow au cours de votre vie, les suggestions suivantes pourront vous aider à le vivre dans votre art en augmentant votre potentiel créatif.

  • Lancez-vous des défis. L’état de flow survient lorsque vous vous engagez dans une activité qui développe vos capacités sans être pour autant trop difficile afin que vous ne soyez pas découragé ni que cela vous barbe. En d’autres mots, choisissez une activité créative puis lancez-vous dans un projet légèrement au-dessus de vos compétences.
  • Maintenez votre attention. Restez dans le moment présent, ne jugez pas ce que vous êtes en train de créer ni la manière dont vous procédez. Comme nous l’avons vu dans le chapitre 3, permettez simplement ce à quoi vous travaillez de prendre forme et effacez-vous. L’anxiété entrave le flow, donc, essayez un exercice de relaxation comme celui de la section précédente, ou mettez de la musique baroque en fond sonore – le tempo de 60 à 70 battements par minute induit naturellement un état de vigilance détendue.
  • Accordez-vous du temps. Le temps est un ingrédient important pour la créativité. Si vous devez travailler votre expression créative et l’intégrer à votre planning, essayez de vous donner assez de temps afin de ne pas vous couper de l’expérience de concentration profonde. Des arrêts successifs au beau milieu de ce que vous aimez faire et, plus que tout, pendant l’expérience du flow étouffera votre créativité.
  • Permettez-vous de devenir accro. Une fois que vous aurez trouvé le flow par le biais d’une activité créative, revenez-y dès que vous pourrez. Plus vous expérimenterez cet état de plénitude, plus vous voudrez y revenir. Et plus vous y reviendrez, plus facilement vous « suivrez le flow ».

Avant d’enclencher le processus, il est important de comprendre que devenir plus créatif n’est pas une panacée contre les difficultés émotionnelles, les conflits personnels, les problèmes familiaux ou le manque de satisfaction dans votre vie. Cependant, la créativité a une influence puissante sur la personnalité, en donnant l’opportunité à l’expérimentation, l’exploration et la découverte, en repoussant les limites, en trouvant des ressources intérieures, et en réalisant votre propre potentiel de changement et de développement. Le processus créatif de la conception de l’art peut créer un sentiment d’estime de soi et de confiance en soi, et augmenter la sensibilité et la compréhension de vous-même, et améliorer votre qualité de vie dans sa globalité.

Extrait du livre « Art Therapy Sourcebook » par Cathy A. Malchiodi.

Relaxation et Créativité

Aujourd’hui, j’ai envie de partager sur ce blog un peu de mes lectures. Il s’agit d’un livre de Cathy A. Malchiodi, Art Therapy Sourcebook, que j’ai lu cet été et qui a confirmé mes supputations au sujet du pouvoir de l’Art à guérir l’âme, et sur sa nécessité magique. Voici la traduction d’un exercice simplissime de relaxation, très semblable à une séance basique de sophrologie. Pour l’avoir éprouvé de nombreuses fois, l’exercice est en effet redoutablement efficace.

Relaxation et Créativité

La créativité provient de nombreuses sources intérieures et est encouragée par de nombreux facteurs qui se trouvent dans notre entourage. Extérieurement, nous pouvons avoir besoin d’un environnement pour faire de l’Art, de matériaux, d’un sentiment de sécurité et d’un climat favorable. Intérieurement, la créativité peut venir d’un enthousiasme, d’une exaltation, et d’une inspiration, et d’autres fois, elle provient d’endroits paisibles et plus profonds à l’intérieur de nous-même. La solitude, l’inactivité et la rêverie sont tous des états qui encouragent la créativité. Ce sont toutes les fois où nous sommes dans un état de conscience relaxé, toutes les fois où la créativité peut s’écouler naturellement, lorsque notre esprit est davantage réceptif aux images.

Shaun McNiff, dans son livre, Trust the Process, remarque que les artistes sont capables de laisser leur travail de côté et de se détendre de manière à faire de nouvelles découvertes. Ils travaillent avec le processus créatif, l’encourageant soit vigoureusement soit subtilement, mais en étant toujours respectueux de ce qui prend forme en dehors de la sphère de leur contrôle. Ils sont prêts à lâcher prise, à se détendre, et avoir confiance dans le fait que quelque chose en émergera.

Comme je l’ai mentionné un peu plus haut, le « lâcher-prise » est souvent nécessaire dans le processus de l’art thérapie, et de nombreuses personnes trouvent cela utile pour se détendre complétement avant qu’elles ne commencent à faire de l’art. C’est une question de préférence personnelle et il n’est pas essentiel de le faire avant de commencer les exercices de ce livre. Cependant, la relaxation peut vous aider à être plus centré et à relâcher certaines tensions, ainsi que les présuppositions ou idées préconçues que vous avez. Je commence souvent les séances de travail par un court exercice de relaxation. De nombreuses personnes trouvent utiles de se relaxer avant de faire de l’art de manière à établir une transition entre les évènements de la journée et le temps pour la créativité personnelle.

L’exercice suivant est couramment utilisé pour réduire le stress et se relaxer. Si vous le souhaitez, enregistrez-le pour l’écouter plutôt que d’avoir à le mémoriser. Avant de commencer, asseyez-vous dans une chaise confortable, jambes décroisées. Si vous êtes assis à une table, vous pouvez poser vos bras sur la table ou les laisser retomber sur vos genoux.

  1. Fermez vos yeux et concentrez-vous sur votre respiration, inspirez lentement et expirez trois fois.
  2. Continuez à inspirer et expirer lentement et détendez les muscles de votre visage, en particulier la zone autour de votre mâchoire. Ouvrez un peu la mâchoire, afin que toute tension puisse s’écouler de votre visage.
  3. Détendez les muscles du sommet de votre tête et du cou, laissez votre tête bouger légèrement.
  4. Détendez les muscles de vos épaules et, à partir de là, laissez le sentiment de détente descendre dans les muscles de vos bras et de vos mains. Continuez à ressentir la tension glisser et quitter doucement votre dos, votre poitrine, votre estomac, et tout le reste qui se trouve en chemin jusqu’à la base de votre colonne vertébrale.
  5. Laissez la sensation de relaxation se diffuser dans vos cuisses, vos genoux, et le bas de vos jambes, puis descendre dans vos chevilles et vos pieds jusqu’à ce qu’elle atteigne l’extrémité de vos orteils.
  6. Partez du sommet de votre crâne puis dirigez-vous vers le bas de votre corps. Prenez quelques instants à présent pour faire un scanner de chaque partie de votre corps qui n’est pas relaxée. Si vous sentez un quelconque endroit dans votre corps qui n’est pas pleinement détendu, prenez une inspiration et envoyer votre souffle à cet endroit, en imaginant la chaleur et la relaxation l’atteindre. Lorsque vous expirez, imaginez la tension en train de quitter votre corps avec ce souffle.

Imaginer à l’inspir une brume ou une lumière colorée est une variante que je trouve relaxante. Vous pouvez choisir toute couleur avec laquelle vous vous sentez à l’aise ou qui vous détend. Cette couleur peut aussi devenir une inspiration pour l’art que vous faites après que vous ayez terminé l’exercice de relaxation.

Écouter simplement un peu de musique peut être une alternative à l’exercice de relaxation. Le style de musique dont vous mettrez est encore une préférence personnelle. La méditation emploie souvent des morceaux de musique classique, instrumentale ou à percussions, et il est probable que vous les trouviez apaisants. Si vous le souhaitez, essayez un exercice de relaxation en conjonction avec les exercices du chapitre suivant sur l’imagination spontanée.

Extrait du livre « Art Therapy Sourcebook » par Cathy A. Malchiodi.